CSE du 31/08/23 : Compte rendu

 



Sommaire

  1. Bureau et commissions
  2. Intéressement
  3. Rémunération variable et IPR
  4. Erreur sur le paiement de nos heures supplémentaires
  5. Conclusion

1. Bureau et commissions

Adhérentes, adhérents, salariées, salariés, 

À la suite d'un vice lors du vote du bureau, nous avons dû réélire le secrétaire adjoint ainsi que le trésorier adjoint ; en effet, le règlement intérieur stipule que seul un titulaire peut siéger au bureau, ce qui n'était pas le cas. Il nous revient de féliciter le CSE et le parti majoritaire d'avoir laissé place à l'expression des oppositions en laissant Kilian Hamayada, élu CGT, à la place de secrétaire adjoint et Mansour Thiam, élu CFDT, à la place de trésorier adjoint.

Nous avons aussi scellé les commissions et ses membres ainsi que défini le nombre de salariés pouvant siéger à nos côtés. Rappelez-vous notre appel lors de notre compte rendu du CSE du 10/08/23, appel à l'irruption des salariés dans les instances démocratiques ; vous avez de la place pour vous exprimer, nous vous invitions à saisir cette chance pour construire l'entreprise dans laquelle vous souhaitez travailler.

Ci-dessous les places réservées aux salariés à pourvoir pour les commissions : 

  • CSSCT (commissions santé, sécurité et conditions de travail) : 0

  • Formation : 5

  • Logement : 2

  • RSE (responsabilité sociétale des entreprises) : 6

  • ASC (activités sociales et culturelles) : 3

  • Égalité professionnelle : 5

Vous pouvez constater le grand nombre de places ouvertes aux salariés ; cela naît d'un consensus entre les élus qui ont tous à cœur de faire entrer les salariés dans la réflexion de notre destin commun sur ces différents sujets ; nous remercions encore une fois nos collègues et la direction de ce partage de cette idée commune d'une instance salariale.


Le parti majoritaire a proposé de faire écrire les PV de CSE par un prestataire. Nous sommes contre cette idée d'utiliser de l'argent à cette fin, argent qui pourrait être utilisé pour être encore plus présent auprès des salariés ; aussi il s'agit littéralement de la fonction du secrétaire du CSE. De ce fait, nous disons la chose suivante : si le secrétariat actuel ne veut pas écrire, qu'il nous cède la place ! Comme vous pouvez le voir, nous avons l'habitude de converser avec vous de cette manière et c'est un exercice que nous apprécions.


2. Intéressement


Nous avons ensuite discuté du résultat de l'intéressement et nous ne pouvons qu'être déçus de la baisse de celui-ci qui ne sera qu'un estoc de plus sur le pouvoir d'achat des salariés ; nous parlons ici d’une diminution du montant de l’ordre de 12%. Nous proposons à l'entreprise une nouvelle négociation de l'accord d'intéressement pour que celui-ci prenne mieux en compte la réorganisation interne, la réalité économique ainsi que le changement de paradigme business dont PayFit témoigne.


Nous interrogeons aussi la direction sur le décompte des congés enfants malade sur le calcul de l'intéressement ; en effet PayFit rémunérant ledit congé, la question se pose si celui-ci doit être assimilé à du temps de travail effectif. Si tel est le cas, nous demandons un rattrapage aux salariés concernés ; présents et ayant quitté l'entreprise.


3. Rémunération variable et IPR

Nous avons ensuite passé 1h30 à discuter de l’IPR.

La direction nous a fait une petite "surprise" en décidant d’inviter un membre de l’équipe OPS sans nous prévenir pour nous présenter l’IPR et à quel point il est génial, un miracle descendu du ciel. À travers cette présentation, nous n’avons pu que constater que cette logique ne trouve aucune résonance avec le quotidien des salariés. Il a pu nous confirmer que le manager a bien le dernier mot sur le montant final du variable dans le cadre d’une fourchette donnée par les OPS ; quid des inégalités, quid de la subjectivité ? Comme nous avons pu l’indiquer, nous ne remettons pas en question la pertinence de l’IPR en tant qu’outil de suivi de la performance tant au niveau individuel que collectif mais nous refusons que cet outil, dénué de pertinence terrain, puisse avoir quelques impacts sur notre rémunération. L’IPR doit être une boussole mais pas un outil créant stress et anxiété aux salariés de par son illisibilité et son manque d’empirisme.


Il a pu aussi nous être dit qu'aujourd'hui il est impossible de donner la moyenne d'équipe qui est pourtant intégrée dans le calcul du variable du fait d'une limitation OPS : nous en sommes choqués, comment peut-on continuer avec un outil qui va à l'encontre d'une règle de droit simple ; le salarié doit pouvoir suivre sa performance si celle-ci influe sur le paiement de son variable !


Enfin, la direction a pu nous montrer à travers des graphiques que les variables sont quasiment toujours versés ; nous demandons à quel prix ? Le prix, nous l'avons démontré par les moyens suivant :

Kelly, notre élue, a pu évoquer calmement les problématiques que l'on a en ce moment avec l'IPR : manque de ticket : manque de lisibilité : impossibilité des managers à nous donner les détails de calcul de notre variable.

Nous avons aussi partagé vos verbatims du questionnaire dont certains évoquent des arrêts maladies, des burn-out, de l'incompréhension ; nous avons aussi partagé des données anonymes de l'omnichannel montrant des connexions le matin avant la levée du jour, la nuit, le week-end, des amplitudes horaires conduisant les salariés à dépasser le temps de travail contractuel. Le parti majoritaire a pu nous reprocher la non-représentativité du questionnaire ; nous tenons ici à rappeler que nous avons soumis à la direction la volonté de construire, ensemble, un questionnaire pour le soumettre à l'ensemble du CS, fin de non-recevoir.


Sachez bien que nous ne condamnerons jamais un salarié s’adonnant à ce type de pratiques mais bien le système qui le pousse à ce genre de comportements ; car il s'agit bien d'un système qui conduit à l'épuisement professionnel. Nous avons évoqué nombre d'arrêts maladie que vous nous avez décrits en commentaire du questionnaire et d'autres que nous n'avons pu que constater parmi nos collègues. Lors de ce partage de données, Mansour, notre élu a pu être pris d'émotions ; d’aucuns pourront lui en faire le reproche mais peut-on lui en faire grief au vu de l'importance de la détresse que nous témoignent nombre de salariés ? Nous pensons qu'il y a des colères saines. Il faut rappeler que ce sujet est pris à bras-le-corps par la CFDT chez PayFit depuis la création en mars de notre section syndicale.

La direction, dans une réponse décevante, a pu nous brandir comme piste l'idée d'un retour à un planning : le sujet n'est pas d'empêcher les salariés de se connecter tôt ou tard par de la coercition mais de réfléchir aux travers du système actuel obligeant les salariés à se connecter à ces heures-là.


Immédiatement pour arrêter "l'hémorragie", nous demandons à la direction :

  • Fin des objectifs quantitatifs en dehors de la période de paie car pas assez de volume et déclenchement en période de paie à un nombre "critique" de tickets. Bien entendu, en cas de manque de volume la partie liée à cet objectif serait payée.

  • Retour à la raison pour les objectifs de CSAT en tablant sur la note de 4 pour tous les services, note qui correspond selon les règles de l'art à un promoteur.

  • Travail systématique des managers afin de retirer les notes qui ne sont explicitement pas du fait du salarié.

  • Passage en tickets traités pour les CSM.

  • Mise en place d'un coefficient multiplicateur pour les régularisations CSM et audits décla.

  • Fin de la notation sur une moyenne d'équipe tant que celle-ci n'est pas visible sur un dashboard qui fonctionne.

Nous proposons au long terme, comme indiqué sur notre profession de foi que nous vous avons partagé, la fin de la rémunération variable au CS, car elle fait consensus, et une concertation avec les autres services pour connaître leurs volontés et aspirations.

La fin du variable libérera de la bande passante intellectuelle des OPS faisant des calculs d'apothicaires sur nos chiffres mais aussi permettra de retrouver une relation apaisée des managés avec leurs managers en recouvrant des discussions autour du travail, des clients et pas qu'autour du variable à verser. Nous pouvons aussi légitimement se demander combien cela coûte de mettre en place, compter et appliquer un variable à tous les salariés ? Nous avons appris qu'il y a une quatre-vingtaine de types de variable différents chez PayFit ; nous pensons qu'est venu le temps du retour à la raison, nous portons cette voix, en conscience.


Sachez avant toute chose que nous ne sommes pas dans le "name and shame" mais nous avons tout simplement été scandalisés par les propos tenus par Printemps Écologique par l'intermédiaire de son délégué syndical et secrétaire du CSE que nous considérons comme problématique à plusieurs égards : il a pu dire que "tout le monde triche, c'est humain" ; "[les gens] trichent pour avoir le maximum et la souffrance générée, ce n'est pas l'employeur qui la met, ce sont les gens qui se mettent la pression pour avoir le maximum" ; " [évocations de toutes les difficultés traversées en 5 ans et demi chez PayFit], j'en suis pas tombé malade" ; " Visiblement [les anxiétés quant aux variables] c'est un sujet ultra-CCR " ; " C'est les gens qui se mettent dans cette situation, c'est comme les gens qui jouent au loto ou vont au PMU pour gratter des jeux d'argent en début de mois pour se faire de l'argent " fin de citation ... Nous sommes choqués.

Nous sommes tout bonnement choqués car cela témoigne d'une philosophie effrayante : si les gens souffrent c'est bien de leur faute, après tout il ne fallait pas souffrir. Nous assumons une position que l'on trouve dans d'autres luttes : si tu ne vois pas le problème, c'est que tu en fais partie. Nous espérons que le reste du parti majoritaire se désolidarisera publiquement de ses propos outranciers ; nous avons pu voir de la désapprobation de nombre de ses camarades dans l'assemblée lors de ce verbiage mais cela ne suffira pas à retirer notre indignation.


Nous entendons les souffrances et l'inquiétude que suscite la politique de variable et nous sommons l'entreprise d'agir au plus vite ; en parallèle nous convoquons l'inspection du travail pour qu'elle soit partie prenante de ce sujet qui n'a que trop longtemps duré.


Enfin, il a pu nous être confirmé que l'IPR est un modèle individuel basé sur une moyenne collective.


4. Erreur sur le paiement de nos heures supplémentaires

Notre prime variable est ce que l'on appelle une prime de performance individuelle ; elle est mise en place pour récompenser le salarié individuellement. Complément du salaire fixe, ce variable vient gratifier l'engagement du collaborateur (ses ventes, ses ouvertures de comptes clients ou encore l'atteinte de ses objectifs par exemple).


Or, notre représentant syndical au CSE, gestionnaire de paie de formation et de métier, nous évoque que les primes et indemnités qui sont la contrepartie directe du travail fourni par le salarié et inhérentes à la nature de ce travail doivent être prises en compte dans le calcul des heures supplémentaires (circulaire DRT 94-4, 21 avril 1994) ; (arrêt Cass. Soc., 29 avril 1970, n°69-40.263) ; ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.


De ce fait, nous opposons à PayFit un "oubli" d'abonder les heures supplémentaires de nos variables ce qui crée un gros manque à gagner pour le salarié. 


Ci-dessous un exemple de la différence de calcul ; dans celui-ci les éléments comptabilisés dans les heures supplémentaires sont surlignés en bleu. La différence de calcul produit une différence de 28,57 € par mois, soit 1028,35 € sur trois ans et 13 711,35 sur quarante ans.


Plusieurs sources nous indiquent que PayFit est au courant depuis plusieurs années.


Nous donnons à la direction le délai d'un mois pour l'ouverture des discussions avec les instances syndicales à ce sujet. Nous ne pouvons laisser jouer PayFit avec le fruit de notre travail : ici nous ne parlons pas juste d'argent mais de la juste reconnaissance de l'effort accompli.


5. Conclusion


En cas de besoin, vous pouvez contacter vos représentants CFDT via Slack ou nous contacter à l’adresse suivante : cfdtpayfit@gmail.com


Aussi, si nos actions résonnent en vous, vous pouvez rejoindre la lutte en adhérent à la CFDT. Notre instance syndicale porte à bras-le-cœur la démocratie, l'envie du juste, et l'empathie pour ceux qui ont besoin d'être soutenus. Venez défendre le fruit de votre travail avec nous.


En comptant sur votre soutien pour que l’on continue à porter votre voix et à œuvrer pour l’atteinte d’un idéal plus juste.


CFDT PayFit



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