Lettre d'information Octobre 2023 : Droit d'alerte !



Adhérentes, adhérents, salariées, salariés.

Pour préambule, le droit d'alerte est l'une des attributions des membres du comité social et économique (CSE). Lorsqu'un membre du CSE constate dans l'entreprise une atteinte aux droits des personnes, à leur santé physique ou mentale ou aux libertés individuelles, il saisit immédiatement l'employeur. L'employeur procède alors sans délai à une enquête avec le membre du CSE. Il prend les mesures nécessaires pour remédier à la situation.


Ceci étant écrit, nous avons envoyé aujourd’hui, le lundi 2 octobre 2023, l’invocation de notre droit d’alerte à notre CEO Firmin Zocchetto sur le non-abondement des heures supplémentaires sur les primes sur objectif. Nous considérons cela comme une atteinte aux droits des salariés et nous employons donc l’article L.2312-59 du Code du travail. Nous demandons que, sans délai, soit diligentée une enquête commune afin de prendre les mesures nécessaires pour régularisation de nos fiches de paie. PayFit s’était engagé à nous apporter une réponse avant le 30 septembre 2023 ; force est de constater que la parole n’est pas tenue. 


Concernant le second droit d’alerte ; quand nous entendons PayFit dire en réunion globale " Do less with more ", et après avoir siégé en commission santé, sécurité et conditions de travail, nous dressons le constat amer que PayFit organise la détresse des salariés au Customer Service et ne nous donne aucun moyen d'étudier le sujet convenablement en tant que commission afin d'apporter une réponse éclairée ainsi qu’une solution à la hauteur des enjeux.


À date, aucune BDESE exploitable nous est accessible ; elle doit être mise en place dès la constitution d’un CSE. PayFit témoigne d’un retard de plus de 4 ans sur ce sujet. Ce document sert de support de préparation à la consultation annuelle du comité économique et social (CSE) sur les points suivants : 

  • Orientations stratégiques de l'entreprise, définies par l'organe chargé de l'administration ou de la surveillance de l'entreprise.
  • Conséquences sur l'activité, l'emploi, l'évolution des métiers et des compétences, la formation professionnelle, l'organisation du travail, le recours à des contrats temporaires et à des stages.
  • Situation et évolution économique et financière de l'entreprise, la modification de son organisation juridique.
  • Politique sociale de l'entreprise : conditions de travail, santé et sécurité, travailleurs handicapés.


Nous exigeons qu’une BDESE nous soit livrée dans les plus brefs délais, sans cela nous saisirons le président du tribunal judiciaire pour qu'il ordonne la communication des éléments manquants comme le droit nous le permet.


Nous avons pu dire que Moka Care n'est pas une solution pérenne et nous la voyons même comme un défaussement : PayFit délègue la sale besogne de la gestion du stress que PayFit même organise et ne remet jamais en question les causes premières de la détresse des salariés, causes premières que nous détaillons plus bas.


Pour rappel, à la question de notre formulaire CFDT sur l'impact de la rémunération variable sur la qualité de vie au travail, 66% des salariés interrogés ont répondu être stressés par cette politique de rémunération.


Nous suspectons des inégalités de traitement sur le versement de la prime de variable, nous avons demandé à PayFit l’accès aux versements des CSM, CCR et des Déclaration Specialist ainsi qu’aux méthodes de calculs occasionnant lesdits versements.


Devant tous ces errements, nous comptons invoquer notre droit d'alerte sur l'atteinte à la santé mentale et physique des salariés travaillant au CS ; atteinte du fait de l'IPR, des KPI et par voie de conséquence de la politique de variable mise en place par l’entreprise.


Les facteurs à l'origine des risques psychosociaux sont nombreux. Sur la base des travaux d’un collège d’experts internationaux, l'INRS propose de les regrouper en six catégories et nous souhaitons les commenter avec ce qu'il se passe concrètement au sein du Customer Service à date :



1 intensité au travail

  • Surcharge de travail en période de paie pour certains, tout le temps pour d'autres via des régularisations chronophages non comptabilisées dans les KPI.
  • Existence d’objectifs irréalistes ou flous avec des objectifs sans cesse revus n'ayant aucune adhérence dans la réalité métier, des taux de révisions totalement illégaux, des targets inatteignables sauf à faire des journées à rallonge pour certains sans prendre de pause repas pour d’autres.
  • Instructions contradictoires avec des exigences de volume en préservant une CSAT de plus en plus délirante tout en suivant des objectifs harassants en continuant de faire des régularisations prenant un temps monstrueux notamment côté CSM et Décla.



2 Exigences émotionnelles


  • Tensions avec le public en travaillant avec des clients pour la plupart du temps insatisfaits des différents sujets et incidents techniques que l'on a sur PayFit et non du fait de nos interactions.
  • Exigence de devoir cacher ses émotions du fait de l’injonction à la bonne humeur qui règne chez PayFit, exigence de devoir cacher ses émotions quand un client est injuste à notre encontre mais que nous devons faire en sorte qu'il ne nous note pas mal, sa notation ayant un impact sur notre rémunération.



3 Manque d’autonomie

  • Faibles marges de manœuvre pour effectuer son travail avec nos objectifs n'ayant plus aucun sens.
  • Ne pas participer aux décisions et se voir affubler d'objectifs sans avoir pu être consulté avant sur leurs bien-fondés malgré nos nombreuses critiques et remontées sur les bugs Looker, les doubles CSAT, les clients s’étant trompés de notes sur Salesforce mais que les managers refusent de retirer de nos chiffres.



4 Rapports sociaux au travail dégradés

  • Relations conflictuelles avec les collègues quand les objectifs donnés par PayFit réveillent de bas instincts et étouffent la bienveillance entre collègues.
  • Relations conflictuelles avec la hiérarchie qui ne comprend pas la détresse que le terrain subit face à ses décisions dangereuses pour notre santé mentale.
  • Relations conflictuelles avec les managers ayant le pouvoir de “calibrer” notre variable, c’est à dire littéralement faire entrer du subjectif dans notre rémunération et assouplissant le système pour les “bons élèves” et le durcissant pour certains autres sans aucune présentation de méthode de calcul.  Relations conflictuelles avec les managers enfin par l’omniprésence de la variable dans nos échanges omettant de parler de notre cœur de métier : la relation client.
  • Déficit de reconnaissance de notre métier et de nos tâches par la direction avec 66% des salariés interrogés indiquant des dirigeants de l'entreprise non au fait des enjeux de notre poste.



5 Conflits de valeurs

  • Ne pas pouvoir effectuer un travail de qualité : cela a pu être évoqué dans notre questionnaire CFDT avec 66% de salariés interrogés  ayant répondu devoir proposer un accompagnement client inférieur à leurs souhaits afin de garantir l’atteinte de leurs variables ce qui conduit à une non-fierté son travail.



6 Insécurité de la situation de travail

  • Non-maintien du niveau de salaire avec l'indexation de notre partie variable sur des objectifs flous et irréalistes.
  • Des restructurations de notre base de calcul de notre variable arrivant sans crier gare en employant le mantra "test and learn" devenu inacceptable.
  • Incertitude sur l’avenir de notre métier au vu du changement que PayFit opère et à l'incertitude actuelle du modèle ainsi qu'à la délocalisation des métiers du Customer Service en Espagne.

Par cette démonstration, nous vous demandons de nous rejoindre pour peser dans notre alerte auprès de PayFit qui décide de faire la sourde oreille face à la détresse vécue au sein du Customer Service. 

Si vous sentez une dégradation de votre santé physique et/ou mentale du fait de la politique de variable, nous vous invitons à vous manifester auprès de l’un de vos représentants CFDT via Slack ou de nous contacter à l’adresse suivante : cfdtpayfit@gmail.com


Nous souhaitons employer ce droit dans les plus brefs délais et au plus tard le vendredi 13 octobre. Cela n'a que trop duré. Plus on sera nombreux et moins PayFit pourra affirmer qu’il s’agit de problèmes isolés concernant quelques équipes comme cela a pu être dit en CSE ou au sein de la direction.


Aussi, nous vous invitons vivement à contacter la médecine du travail, en parallèle, si vous sentez que les conditions de travail ont une incidence néfaste sur votre santé.

Pour prendre RDV, contactez r.djoudi@semsi.fr ; v.tanguy@semsi.fr ou encore 01 47 63 39 81.


En comptant sur votre soutien pour que l’on continue à porter votre voix et à œuvrer pour l’atteinte d’un idéal plus juste.


CFDT PayFit

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